Le rêve et l'imagination ont toujours été, à travers la littérature, l'une des meilleures façons de découvrir le monde. Depuis l'origine, les hommes ont éprouvé le besoin de s'inventer des royaumes et des terres lointaines. Tout périple est une quête à la fois magique et spirituelle. L'Iliade et l'Odyssée, avant Robinson Crusoé, en sont de merveilleux exemples. « Beaucoup des premiers voyages sont des quêtes de l'impossible », souligne Alberto Manguel qui restitue au voyage sa dimension d'utopie en évoquant Thomas More et en citant Stevenson: « Mieux vaut voyager avec espoir qu'arriver à destination. »
Contrairement à celle des encyclopédies et des atlas, la géographie imaginaire n'a pas de frontières. Ses lieux existent dans un espace illimité et occupent des paysages dont l'abondance est infinie – les rives d'Utopies, le pays des merveilles, l'Eldorado, le pays d'Oz, l'île de Peter Pan, les enfers et le paradis de Dante, l'île de Robinson, le château de Kafka...
Pour illustrer la richesse de ce genre littéraire, Alberto Manguel a choisi parmi d'innombrables textes six oeuvres originales et méconnues d'auteurs français, canadien, américain et hongrois; l'une d'elles, Herland, de Charlotte Perkins Gilman, est traduite pour la première fois. Autant d'invitations à l'expérience du monde dans ses dimensions multiples et sous toutes ses latitudes.
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